samedi 6 décembre 2008

Sur la possibilité de prolonger sa vie

Nichiren Daïshonin écrivit cette lettre en 1279 à Myôjô, la femme de Toki Jônin, magistrat du tribunal militaire.


Il existe deux sortes de maladies : bénignes et graves. Si l'on est soigné à temps par un bon médecin, on peut guérir de maladies graves ; à plus forte raison de maladies bénignes. On peut dire aussi qu'il existe deux sortes de karma : le karma superficiel et le karma immuable. Par un repentir sincère, on peut même éliminer le karma immuable ; à plus forte raison, le karma superficiel. Le septième volume du Sûtra du Lotus affirme : "Ce Sûtra est un excellent médicament pour tous les maux de l'humanité." (Chap 23). On trouve ces mots dans aucun autre sûtra. Tous les enseignements du Bouddha sont des paroles d'or pleines de vérité : depuis d'innombrables éons, elles n'ont jamais contenu la moindre erreur. Le Sûtra du Lotus est la vérité parmi toutes les vérités enseignées par le Bouddha, car ce dernier y déclare désormais rejeter sincèrement les enseignements provisoires. (Sûtra du Lotus, Chap 2). Le bouddha Tahô (Maint Trésor) confirma la véracité du Sûtra du Lotus et tous les autres bouddhas tirèrent leur langue en témoignage. Comment, alors, ce Sûtra pourrait-il être faux ? En outre, il contient le plus grand des secrets. Beaucoup de femmes souffrent de maladies, et à présent, dans la cinquième période de cinq cents ans, soit un peu plus de deux mille cinq cents ans aprè la mort du Bouddha, le Sûtra du Lotus constitue "un excellent médicament" pour elles aussi.
Le corps du roi Ajatashatru se couvrit d'énormes plaies lépreuses le quinzième jour du deuxième mois de sa cinquantième année. Et tout le savoir-faire de Jivaka, son médecin renommé, ne suffit pas à le guérir. Son destin était de mourir le septième jour du troisième mois dans l'enfer sans intervalle. Tous les plaisirs qu'il avait connu pendant cinquante ans disparurent brusquement, et les souffrances de toute sa vie l'assaillirent en seulement trois semaines. Sa mort était prédérerminée par son karma immuable. C'est alors que le Bouddha lui enseigna une fois de plus le Sûtra du Lotus, grâce aux enseignements qui devinrent le Sûta du Nirvana. Le roi guérit immédiatement de sa maladie, et les lourdes fautes qui avaient pesé sur son coeur s'évanouirent comme la rosée au soleil.
Plus de mille cinq cents ans après la mort du Bouddha, vivait en Chine un certain Ch'en Ch'en. Il était prédit que cet homme mourrait à l'âge de cinquante ans, mais en suivant les préceptes du grand maître T'ien-t'ai, il put prolonger sa vie de quinze ans, et vécut jusqu'à soixante-cinq ans. Le Bouddha a enseigné que le bodhisattva Fukyô transforma aussi son karma immuable et prolongea sa vie grâce à la pratique du Sûtra du Lotus. Ajatashatru, Ch'en Ch'en et Fukyô étaient des hommes , non des femmes, mais ils prolongèrent leur vie en pratiquant le Sûtra du Lotus. Ch'en Ch'en vécut avant la la cinquième période de cinq cents ans. Par conséquent, le changement de son karma est aussi extraordinaire que si du riz mûrissait en hiver ou si des chrysanthèmes fleurissaient en été. Aujourd'hui, il est aussi naturel pour une femme de changer son karma immuable par la pratique du Sûtra du Lotus que pour le riz de mûrir en automne ou pour les chrysanthèmes de fleurir en hiver.
Lorsque moi, Nichiren, ai prié pour ma mère non seulement elle guérit de sa maladie, mais encore sa vie fut prolongée de quatre ans. A présent , vous aussi êtes tombée malade et, comme vous êtes une femme, le moment est d'autant plus propice pour vous d'essayer de croire au Sûtra du Lotus et d'en constater l'essai sur vous. Vous pouvez en outre aller trouver Shijô Kingo qui n'est pas seulement un excellent médecin mais aussi un pratiquant du Sûtra du Lotus.
La vie est le plus précieux de tous les trésors. Un seul jour de vie en plus vaut davantage que dix millions de ryo d'or. Le Sûtra du Lotus surpasse tous les autres enseignements à cause du chapitre Juryo (Durée de la vie). Le plus grand prince du monde aurait moins d'importance qu'un brin d'herbe s'il mourrait dans son enfance. Même un homme dont la sagesse brillerait comme le soleil vaudrait moins qu'un chien en vie, s'il devait mourir dans sa jeunesse. Hâtez-vous d'accumuler le trésor de la foi et remportez vite la victoire sur votre maladie.
Je pourrait parler de vous à Shijô Kingo mais, tandis que certains préfèrent qu'on s'adresse à eux par un intermédiaire, d'autres peuvent penser que cela traduit un manque de sérieux de la part de la personne concernée. Il est très difficile de sonder l'esprit de quelqu'un d'autre. J'ai rencontré cette difficulté en maintes occasions. Shijô Kingo est de ceux qui se sentiraient offensés si la requête venait de tout autre que la personne concernée ; donc s'agissant de lui, il n'est pas souhaitable que j'intercède. Demandez-lui assistance vous-même, de manière franche et sincère, sans intermédiaire. Lorsqu'il vint me voir, le dixième mois de l'année passée, je lui ai dit combien votre maladie me peinait. Il m'a répondu que vous ne vous en préoccupiez sans doute pas outre mesure parce que votre maladie n'était pas encore grave, mais qu'elle deviendrait probablement très sérieuse d'ici le premier ou le deuxième mois de cette année. Ces paroles m'attristèrent profondément. Il me dit également que le seigneur Toki dépendait de vous comme d'un bâton sur lequel s'appuyer ou d'un solide pilier. Il se soiciait beaucoup de vous. C'est un homme qui ne s'avoue jamais vaincu ey qui attache un grand prix à ses amis.
Si vous ne voulez pas prendre réellement soin de vous, il sera très difficile de guérir votre maladie. Un seul jour de vie vaut plus que tous les trésors de l'univers, aussi devez-vous d'abord faire preuve d'une foi sincère. Tel est le sens du passage du septième volume du Sûtra du Lotus selon lequel se brûler le petit doigt pour l'offrir au Bouddha et au Sûtra du Lotus a plus de valeur que de faire donde tous les reésors de l'univers (chap 23). Une seule vie a plus de valeur que l'univers. Vous avez encore de nombreuses années devant vous et, de surcroît, vous avez rzncontrez lz Sûta du Lotus. Si vous vivez ne serait-ce qu'un jour de plus, c'est autant de bonne fortune suppléméntaire que vous pourrez accumuler. Que la vie est don précieuse !
Ecrivez-moi votre nom et votre âge de votre propre main et envoyez-les moi rapidement afin que je puisse prier les divinités du soleil et de la lune. Votre fils Jyo-bô est également extrêmement inquiet à votre sujet ; c'est pourquoi nous allons offrir le Jigage (partie versifiée du chapitre Durée de la vie) à ces divinités.
Avec tout mon respect,
Nichiren.