jeudi 7 octobre 2010

Réponse à Kyô'o

Nichiren Daïshonin écrivit cette lettre le 15 août 1273. Elle est adressé à Kyô'o, la fille de Shijo Kingo. Néanmoins Kyô'o n'avait alors qu'un an, de sorte que Nichiren s'adressait probablement à ses parents, Shijo Kingo et Nichigen-nyo. L'introduction de la lettre permet de supposer qu'elle a été écrite en réponse à un message de Shijo Kingo ou de son épouse informant Nichiren de la grave maladie de leur bébé.


"Alors même que j'attendais de vos nouvelles avec impatience, le messager que vous vous êtes donné la peine de m'envoyer est arrivé. Dans ma situation actuelle, votre don d'argent est bien plus précieux que n'importe quel trésor existant sur terre ou dans la mer.
Depuis que vous m'avez parlé de Kyô'o Gozen, tous les jours je ne cesse de prier pour elle les divinités du soleil et de la lune. Vénérez toujours le Gohonzon que je vous ai fait parvenir pour sa protection il y a quelque temps. Ce Gohonzon n'a jamais été dévoilé et encore moins inscrit par qui que ce soit dans les périodes de la Loi correcte et de la Loi formelle. On dit que le lion, roi des animaux sauvages, avance de trois pas, puis se prépare à bondir, déployant la même force pour attraper une minuscule fourmi ou attaquer une bête féroce. En inscrivant ce Gohonzon pour la protection de Kyô'o, Nichiren se montre l'égal du roi-lion. C'est ce que le Sûtra entend par "la puissance du lion à l'attaque" (Sûtra du Lotus, chap 15). Croyez en ce mandala de tout votre coeur. Nam MyoHo Rengué Kyo est semblable au rugissement d'un lion. Dès lors, quelle maladie peut donc constituer un obstacle ?
Il est écrit que ceux qui garde le daïmoku (grand titre) du Sûtra du Lotus seront protégés par Kishimojin et ses dix filles. Ils bénéficieront du bonheur d'Aizen et de la bonne fortune de Bishamon. Votre fille peut donc jouer ou s'ébattre n'importe où sans qu'il ne lui arrive aucun mal. Comme le roi-lion, elle sera libre de toute crainte. Des dix filles de Kishimojin, c'est Kodainyo qui apporte la protection la plus profonde. Mais tout dépendra uniquement de votre foi. Une épée est inutile entre les mains d'un lâche. La puissante épée du Sûtra du Lotus doit être maniée par une personne à la foi courageuse. Alors elle deviendra aussi forte qu'un démon armé d'une barre de fer. Moi, Nichiren, ai inscrit ma vie à l'encre sumi. Aussi, croyez dans ce Gohonzon de tout votre coeur. La volonté du Bouddha est le Sûtra du Lotus mais l'âme de Nichiren n'est autre que Nam MyoHo Rengué Kyo. Miao-lo dit dans ses commentaires : "Au coeur du Sûtra se trouve révélée l'éveil originel du Bouddha." (Hokke Mongu Ki, vol 10)
Les malheurs de Kyô'o Gozen se changeront en bonne fortune. Faites appel à toute votre foi et priez ce Gohonzon. Que pourrait-il alors y avoir d'impossible à réaliser ? Il vous faut croire ces affirmations du Sûtra du Lotus : "Ce Sûtra exauce les désirs. Il est l'eau pure et fraîche de l'étang qui étanche la soif" (chap 23) et "Ils connaîtront paix et sécurité dans cette vie et des conditions favorables dans la prochaine."(chap 5)
Quand ma peine d'exil en cette province sera levée, je viendrai rapidement à Kamakura où nous pourrons nous rencontrer. Celui qui reconnaît le pouvoir du Sûtra du Lotus a devant les yeux la jeunesse éternelle et l'immortalité. Ma seule crainte est que votre fille meure jeune, et c'est pourquoi je prie de toutes mes forces les divinités de la protéger. Elevez-la pour qu'elle soit comme la dame Jotoku ou la fille du roi-dragon."

Nam MyoHo Rengué Kyo, Nam MyoHo Rengue Kyo.


Avec tout mon respect,

Nichiren.

Volume 1, p 131.

mardi 5 octobre 2010

Réponse à Nichigon-ama

Nichiren Daïshonin écrivit cette lettre du mont Minobu, en 1280, alors qu'il était âgé de cinquante-neuf ans, en réponse à l'une de ses disciples.


"Le huitième jour du onzième mois de la troisième année de Kôan (1280), j'ai placé devant le Sûtra du Lotus la requête écrite par laquelle, vous, Nichigon-ama, exprimez votre prière, ainsi que votre offrande d'un kan de pièces de monnaie et d'une robe sans doublure en fibre d'écorces tissées, et j'en ai déjà fait part aux divinités du soleil et de la lune. De plus, ne vous hasardez pas à calculer (les bienfaits du Gohonzon). Que votre prière soit exaucée ou pas dépend de votre foi ; (si elle ne l'est pas) j'en suis, moi, Nichiren, aucunement responsable.
Quand l'eau est claire, on peut y voir le reflet de la lune. Quand le vent souffle, les arbres se balancent. L'esprit des êtres humains est comparable à l'eau. Une foi faible est semblable à une eau boueuse, mais une foi résolue est comme une eau pure. Les arbres sont comme les principes (de toute chose), et la récitation du Sûtra est comparable au vent qui les fait bouger.
Vous devriez bien comprendre cela.

Avec mon profond respect,

Nichiren.