mardi 9 septembre 2008

Les huits vents

Nichiren écrivit cette lettre en 1277. Elle est adressée à Shijo Kingo, un samouraï travaillant pour un seigneur appelé "Ema".
En 1976, le seigneur Ema avait ordonné à Shijo Kingo de quitter son fief prés de Kamakura en échange d'un autre dans la lointaine province d'Echigo. Shijo Kingo demeura, néanmoins, à Kamakura , comme l'indique cette lettre.
Je n'en publie qu'un extrait mais le sens du texte reste conservé. (Vol I p 229, G.Z. p 1150).

"J'étais trés inquiet à votre sujet, car je n'avais pas reçu de vos nouvelles depuis fort longtemps. J'ai été extrêmement heureux de recevoir votre messager, porteur de vos nombreux cadeaux. Je vais vous faire don d'un Gohonzon.
En réfléchissant au problème de votre transfert dans un autre fief, j'ai étudié la lettre que vous a envoyé le seigneur Ema, ainsi que celle que vous m'avez fait parvenir, et je les ai comparées. J'avais prévu cela avant même de recevoir votre lettre. Puisque votre seigneur y attache la plus grande importance, j'en déduis que d'autres vassaux lui ont parlé de vous en mauvais termes, disan : "Shijo Kingo vous manque de respect en refusant de s'installer dans un nouveau fief. Nombreux sont les gens égoïstes, mais lui l'est plus que beaucoup d'autres. Nous vous conseillons de ne plus de ne plus lui montrer la moindre faveur pour le moment." Efforcez-vous de bien voir où se trouve le véritable problème, et agissez avec prudence.
En tant que vassal, vous et votre famille avez une dette profonde à l'égard de votre seigneur. De plus, il a montré à votre égard d'une grande clémence en n'engageant aucune action contre votre clan lorsque j'ai été exilé à Sado et quand j'étais haï par la nation entière. Beaucoup de mes disciples ont vu leurs terres saisies par le gouvernement, et furent alors destitués, ou chassés des terres de leurs seigneurs. Même s'il ne vous manifeste plus désormais la moindre considération, ne nourrissez pas de rancune en vers votre seigneur. Il serait déraisonnable d'attendre de lui une nouvelle faveur, simplement parce que vous êtes peu disposé à vous rendre dans un nouveau fief.
Un homme véritablement sage ne se laissera emporté par aucun des huit vents : la prospérité, les revers, la disgrâce, les honneurs, les louanges, la critique, la souffrance et le plaisir. Il ne tire pas orgueil de la prospérité, ni ne se la mente des revers de fortune. Les divinités bouddhiques protègeront à coup sûr celui qui ne plie pas devant les huis vents. Mais si vous nourrissez une rancune déraisonnable contre votre suzerain, elles ne vous protégeront pas, malgré toutes vos prières.
...
En ce qui concerne votre problème, je vous conseille de ne pas avoir recours à la justice. Ne nourrissez aucune rancune envers votre suzerain, mais ne quittez pas pour autant votre fief actuel. Restez à Kamakura. Assistez votre suzerain moins fréquemment que d'habitude ; servez-le de loin en loin. Alors, vos voeux pourront être exaucés. Ne perdez jamais votre calme. Ne soyez pas influencé par vos désirs, votre souci de prestige ou votre tempérament.

Nichiren.

samedi 6 septembre 2008

A propos de "La bonne fortune inégalée que procure la Loi"

Je m'excuse encore pour les fautes d'orthographe et de frappe. Merci de votre compréhension.

La bonne fortune inégalée que procure la Loi

Nichiren écrivit cette lettre en 1279, en réponse au seigneur Nishiyama. Vol VII p 203 (G.Z. p 1474).
Je n'en publie qu'un extrait, mais le sens du texte reste conservé.

"J'ai bien reçu d'abord cent pousses de bambou, puis vingt autres que vous m'avez fait parvenir.
Il est dit dans le 7ème volume du Sûtra du Lotus : "Même si une personne remplissait un système majeur de mondes des sept sortes de trésor pour en faire don au Bouddha, aux grands bodhisattvas, aux pratyekabudha ou aux ahrat, les bienfaits que cette personne obtiendraient ne pourraient pas égaler ceux que procure l'acceptation et la pratique de ce Sûtra du Lotus, ne serait-ce que d'une strophe de quatre lignes ! Cette dernière attitude est, de toutes, celle qui apporte le plus grand nombre de bienfaits." (chap 23). A propos de ce passage, on lit dans le 10ème volume du Hokke mongu : "L"affirmation que le don de sept trésors aux personnes des quatre Nobles Etats n'égale pas la pratique d'une seule strophe (du Sûtra du Lotus), s'explique par le fait que la Loi est le maître de ces sages. Rien n'est supérieur à la Loi por la capacité de faire naître, de nourrir, d'amener à maturité et de faire propspérer. Par conséquent, la personne est de moindre importance que la Loi qui es suprême". Dans le 10ème volume du Hokke mongu ki, ce passage est commenté de la manière suivante : "On peut comparer cela à des parents qui accorde immanquablement à leusrs enfants quatre formes de protection. "Faure naître", c'est faire apparaître le désir de rechercher la voie par le pouvoir de la Loi. "Nourrir", c'est inciter à pratiquer la Loi du début jusq'à la fin. "Amener à maturité", c'est permettre de récolter le fruit suprême de la boddhéité; Et "Faire propspérer", c'est apparaître sous diverses formes dans le monde phénoménal pour sauver les autres. Même si c'est quatre étapes son distinctes, toutes découlent de la Loi."
Voilà le sens de ce passage du Sûtra du Lotus et des commentaires de T'ien-t'ai et de Miaolo : accepter et garder, protéger et croire, ne serait-ce que dans une strophe du Sûtra du Lotus, est encore plus bénéfique que de faire des dons à tous les êtres vivants, des offrande aux arhat, ou même d'offrir à tous les bouddhas assez des sept tréors pour emplir la totalité d'un sysyème majeur de mondes.
...

Avec mon profond respect,
Nichiren.

jeudi 4 septembre 2008

A propos de "la difficulté de garder la foi"

Il faut lire Vol I p 139. Je m'excuse également pour les nombreuses fautes de frappe.

La difficulté de garder la foi

A propos de la difficulté de garder la foi en ce Sûtra, Nissho m'a rapporté que vous lui aviez dit : "J'ai commencé à réciter correctement ce Sûtra il y a un an, quand vous m'avez affirmé que ses adeptes connaîtraient paix et sécurité dans cette vie, et des circonstances favorables dans la prochaine; Mais au lieu de cela, je me retrouve submergé de difficultés." Nissho a-t-il dit vrai ou vous a-t-il mal compris ? Quoiqu'il en soit, je vais profiter de cette occasion pour dissiper vos doutes éventuels.
On peut lire dans le Sûtra du Lotus "...difficile à croire et difficile à comprendre..." (chap 10). Nombreux sont ceux qui entendent parler de ce Sûtra et y adhèrent, mais peu conservent leur foi en face des grands obstacles. Recevoir est facile, mais garder est difficile. Pourtant c'est en persévérant qu'on atteint la boddhéité. Ceux qui adoptent la foi dans ce Sûtra devraient donc être prêts à affronter des difficultés. Il est malgré tout certain qu'ils "obtiendront rapidement l'Eveil suprême." (chap 11). "Garder la foi" signifie chérir Nam Myôhô Rengué Kyô, l'enseignement qui permet à tous les bouddhas du passé, du présent et de l'avenir d'atteindre l'Eveil. Le Sûtra dit aussi : "nous garderons ce que le Bouddha nous a confié." (chap 13). Le grand Maître t'ien-t'ai déclara : "On adhère grâce au pouvoir de la foi et l'on poursuit grâce au pouvoir de la pratique." Le Sûtra dit encore : Il est difficile de garder la foi dans ce Sûtra. C'est pourquoi, lorsqu'une personne y croit, même peu de temps, je me réjouis avec tous les autres bouddhas." (chap 11).
Une flalle monte plus haut lorsqu'on y ajoute des bûches, et un vent fort fait enfler les insectent gura. Les branches du pn séculaire se courbent et se tordent à mesure qu'il vieillit. Le Pratiquant du Sûtra du Lotus est cmme la flamme et l'insecte gura tandis que les persécutions quil'accablent sont comparables aux bûches et au vent. Le Pratiquant du Sûtra du Lotus est le bouddha de la vie éternelle ; que sa pratique rencontre des obstacles n'est pas plus étonnant que de voir les branches du pin séculaire se tordre et se briser. Désormais, vous devriez toujours avoir en mémoire la phrase : "Il est difficile de garder foi en ce Sûtra."
Avec mon profond respect,
Nichiren.

Nichiren Daïshonin ecrivit cette lettre en mars 1275. Elle est adressée à un disciple du no de Shijô kingô, un samouraï.
Vol I p1"ç (G.Z. p 1136).

mardi 2 septembre 2008

"En une vie devenir le Bouddha"


Nichiren ecrivit cette lettre, à Kamakura, en 1255. Elle est adressée à l'un de ses plus fidèles disciples, Toki Jônin, magistrat du tribunal militaire (le Shogunat).


Elle a été également traduite par "sur l'atteinte de la Boddhéité". Volume I, p 3 (original japonais : Gosho Zenshû, p 383)




Si vous souhaitez vous libérer des souffrances de la naissance et de la mort endurées de toute éternité et parvenir absolument à l'Eveil en cette vie, vous devez vous éveiller au principe mystique inhérent à toute vie. Ce principe est Myôhô Rengué kyô. Réciter Myôhô Rengué Kyô vous permettra de saisir ce principe mystique dans votre propre vie. Myôhô Rengué kyô est le roi des sûtras, parfait du point de vue littéral comme du point de vue théorique. Ses caractères sont la réalité de la vie, et la réalité de la vie est Myôhô, la Loi merveilleuse. On l'appelle Loi merveilleuse parce qu'elle élucide la relation d'inclusion mutuelle entre une vie et tous les phénomènes de l'univers. C'est ce qui fait de ce sûtra la sagesse de tous les bouddhas.


A chaque instant, la vie inclut à la fois le corps et l'esprit, le soi et l'environnement de tous les êtres sensitifs comme non sensitifs - plantes, arbres, ciel, terre et jusqu'au plus petit grain de poussière - dans toutes les conditions de vie. A chaque instant, une vie pénètre l'univers et se révèle dans tous les phénomènes. S'éveiller à ce principe, c'est saisir en soi-même cette relation.


Même si vous récitez et croyez en Myôhô Rengué Kyô, si vous considérez cette Loi comme extérieure à vous, ce n'est plus en la Loi merveilleuse que vous croyez, mais en un enseignement inférieur. "Enseignement inférieur" s'applique aux enseignements autres que ce sûtra, c'est à dire provisoires et transitoires. Aucun enseignement provisoire ne conduit directement à l'Eveil. Sans chemin direct vers l'Eveil, on ne peut atteindre la boddhéité, même si l'on pratique vie aprés vie pendant d'innombrables éons. Et il est donc alors impossible d'atteindre la boddhéité en cette vie-ci. Par conséquent, en récitant la Loi merveilleuse et en lisant le sûtra du Lotus, faites surgir du plus profond de vous la conviction que Myôhô Rengué Kyô n'est rien d'autre que votre propre vie.


Ne recherchez jamais aucun des enseignements de Shakyamuni, ni les Bouddhas et Bodhisattvas de l'univers, en dehors de vous-même. Votre maîtrise du bouddhisme n'atténuera pas, si peu que ce soit, vos souffrances de simple mortel tant que vous n'aurez pas perçu la nature fondamentale de votre propre vie. Si vous cherchez l'Eveil en dehors de vous même, toutes vos pratiques et bonnes actions n'auront aucun sens. Ainsi, un pauvre ne gagnera pas un sous s'il se contente de compter jour et nuit la fortune de son voisin. C'est pourquoi Miao-lo dit : "si l'on n'observe pas la nature de son propre coeur, on ne peut effacer son mauvais karma." Cela signifieque la pratique de ceux qui n'observent pas leur coeur devient une austérité pénible et sans fin. Miao-lo les condamne en citant un passage du Maka Shikan : "Bien qu'ils étudient le bouddhisme, ils reviennent à des conceptions non bouddhiques."


Réciter le nom du Bouddha, lire le Sûtra du Lotus, ou simplement offrir des fleurs ou brûler de l'encens, tous ces actes seront source de bienfaits et de bonne fortune dans votre propre vie. Avec cette conviction, mettez votre foi en pratique. Ainsi, le sûtra Jômyô révèle que l'Eveil du Bouddha se trouve dans la vie humaine, montrant que de simples mortels peuvent devenir bouddha et que les souffrances de la naissance et de la mort peuvent se changer en nirvana. Il y est dit encore que, si le coeur des hommes est impur, leur terre est impure, mais si leur coeur est pur, leur terre l'est également. Ainsi, il n'y a pas deux sortes de terres, pure et impures en elles-même. Il n'y a que la pureté ou l'impureté de notre coeur.


Il n'y a pas de différence entre un bouddha et un simple mortel. Dans l'illusion, on est un simple mortel, mais, une fois éveillé, on est bouddha. Un miroir terni brillera comme un joyau si on le polit. Un coeur maintenant assombri par les illusions nées de l'obscurité fonfamentale est comparable à un miroir terni, mais, si on le polit, il deviendra immanquablement un clair miroir qui reflète l'Eveil de la réalité immuable. Faites surgir une foi profonde et polissez votre miroir sans relâche, jour et nuit. Comment le polir ? Seulement en récitant Nam Myôhô Rengué Kyô.


Que désigne donc Myô ? C'est uniquement la nature mystérieuse de notre vie, d'instant en instant, que l'on ne peut saisir par la pensée ni exprimer par les mots. Si vous vous interrogez sur la nature de votre esprit à un moment donné, vous ne percevez ni couleur ni forme prouvant qu'il existe. Mais vous ne pouvez pas non plus dire qu'il n'existe pas, car diverses pensées ne cessent de se présenter à vous. La vie est une réalité difficile à saisir qui échappe aux mots et aux concepts d'existence comme de non-existence. Elle n'est ni existence ni non-existence, et pourtant manifeste tantôt l'un de ces aspects, tantôt l'autre. C'est l'entité mystique de la Voie du Milieu, réalité unique de toutes choses. On appelle Myô la nature mystérieuse de la vie et Hô ses manifestations.


Rengué, la fleur de Lotus, symbolise la nature mystique de cette Loi. Lorsque vous réalisez que votre propre vie est la Loi merveilleuse, vous réalisez que celle des autres l'est également. Cet éveil s'exprime par Kyô, le Sûtra merveilleux. C'est le roi des sûtras, la voie directe vers l'Eveil, car il explique que l'entité de notre esprit, d'où naissent le bien comme le mal, n'est autre que l'entité de la Loi merveilleuse. Si vous avez une foi profonde en cette réalité et récitez Myôhô Rengué Kyô, vous atteindrez sans aucun doute la boddhéité en cette vie. C'est pourquoi il est dit dans le sûtra du Lotus : "Après ma mort, pratiquez avec foi en ce sûtra. Ceux qui le feront emprunteront la voie directe vers la boddhéité (chap 21). N'en doutez jamais, si peu que ce soit, mais gardez votre foi et parvenez à l'Eveil en cette vie. Nam Myôhô Rengué kyô, Nam myôhô Rengué kyô.


Respectueusement,


Nichiren.


lundi 1 septembre 2008

Sur la réputation de fanatique de Nichiren Daïshonin

Nichiren Daïshonin (1222-1282) est un moine japonais, grand réformateur du Bouddhisme.
Pour corriger sa réputation de fanatique, d'extrêmiste voire d'intégriste, je souhaiterais publier l'extrait d'une lettre qui surprendra sans doute autant ses adeptes que ses déctracteurs.
Il s'agit d'une lettre écrite au mont Minobu en 1276, à l'âge de 55 ans.
Elle est adressée à un croyant qui vivait à Kamakura du nom de Myômitsu Shonin.
VolumeV, p 217-218 (original japonais, G.Z. p. 1237) :

"Moi, Nichiren, je ne suis ni le fondateur d'une nouvelle école ni l'adepte moderne d'une école plus ancienne. Je suis un moine qui ignore les préceptes, je ne les observe pas plus que je ne les transgresse. Je suis une créature ordinaire, que l'on pourrait comparer à un boeuf ou à un mouton, me préoccupant aussi peu de la sagesse que du manque de sagesse.
Pourquoi ai-je commencé à psalmodier comme je le fais ? C'est le destin du bodhisattva Jôgyô d'apparaître en ce monde pour propager les cinq caractères de Myôhô Rengué Kyô. Mais, avant même son apparition, comme on parlerait dans un rêve, presque sans savoir ce que je faisais, j'ai commencé à réciter les mots Nam Myôhô Rengué Kyô, et je les récite désormais. En définitive, ai-je raison ou non d'agir comme je le fais ? Je ne sais, et personne ne peut le dire de manière certaine."

Voilà de quoi méditer.

Jôgyô, "conduite supérieure" : L'un des quatre Bodhisattvas sortis de la terre, Chap XV du Sûtra du Lotus "Surgis de la terre" dans lequel Shakyamuni lui transmet tous ses enseignements.
Le Bodhisattva Jôgyô est inscrit dans le mandala (Gohonzon), dont je parle au début du blog.
Il représente le Moi authentique.

Le Sûtra du Lotus : Il en existe trois traductions en français. Une d'Eugène Burnouf,non réedité, une de Jean-Noël Robert aux éditions Fayard, et une traduite de l'anglais de Burton Watson aux éditions Indes savantes.

Je me permets de recommander celle de Jean-Noël Robert. Elle n'est pas la plus accessible mais son style et sa poésie résonne comme une musique. Je l'en remercie.

Cet extrait se trouve déja sur le blog sous un autre titre.