"Vous dites, dans la lettre que vous avez écrite d'Utsubusa, que le 9ème jour du 8ème mois marquera le centième jour depuis le décés de votre père, et vous offrez, avec un profond respect, dix rouleaux de pièces de monnaie pour une cérémonie à sa mémoire.
Dans la déclaration que vous joignez à cette demande, vous dites : "J'ai récité une fois le Sûtra du Lotus dans sa totalité, trente fois les chapitres Hôben et Jigage, trois cents fois le Jigage et cinquante mille fois le Daîmoku, Nam MyôHô Rengué Kyo." Et vous ajoutez : "Je me souviens avec reconnaissance du voyage de mille lieues, à travers montagnes et rivières, que moi, votre disciple, j'ai effectué pour recevoir de vous le Daïmoku de la Loi merveilleuse, et comment moins de trente jours plus tard le vie de mon père est arrivée à son terme." Vous dites encore : "Même si, malheureusement, il ne reste plus de son corps que des os blanchis dans le jardin de rosée du Jambudvipa, et même s'il n'est plus que poussière indissociable de la terre, je suis persuadée que, sur le pic du vautour, son esprit connaît l'épanouissement de l'Eveil." Et vous terminez par : "Avec tout mon respect, la femme disciple du clan d'Ônakatomi, 3ème année de l'ère Kôan (1280)."
En Inde , le Sûtra du Lotus, enseignement du Véhicule unique, était assez volumineux pour emplir une ville entière d'une longueur et d'une largeur d'un yojana. Mais la version qui en a été introduite au Japon ne comporte que huit volumes. Par le passé, nombreux sont ceux qui, priant pour obtenir des bienfaits en cette vie-ci ou pour renaître dans de bonnes conditions dans la vie suivante, ont vu leurs voeux réalisés en récitant soit l'ensemble des huit volumes, soit un seul volume, soit les chapitres Hôben et Juryô, ou simplement le Jigage. Je n'en dirai pas plus pour l'instant.
Vous dites dans votre lettre que vous avez récité Daïmoku, Nam MyôHô Rengué Kyo, cinquante mille fois. Je me suis demandé si d'autres personnes l'avaient fait avant vous mais elles sont probablement très rares. Certains ont peut-être obtenu des bienfaits en récitant une fois ou deux, mais je n'ai encore jamais entendu parler de personne qui l'ai récité cinquante mille fois.
Tous les phénomènes portent un nom et chaque nom exprime une qualité ou une propriété inhérente à ce qui est désigné. Par exemple, Sekko, "le Général Tigre de pierre", fut ainsi appelé parce qu'il avait transpercé d'une flèche un rocher qu'il avait pris pour un tigre. Et Matodate, le ministre "perce-cible" reçut ce nom parce qu'une de ses flèches avait traversé un bouclier d'acier. Dans les deux cas, le nom indique les qualités d'une personne.
Quant au Sûtra du Lotus, les mérites et les bienfaits de ses huit volumes et vingt-huit chapitres sont tous contenus dans les cinq caractères de son titre. C'est comparable au merveilleux joyau exauçant tous les voeux, capable de dispenser dix mille trésors. Ou bien l'équivalent du principe "un seul grain de poussière contient trois mille mondes".
Le mot "namu" exprime un sentiment de respect et de vénération. C'est pourquoi le vénérable Ananda plaça "namu" au-dessus des deux caractères de nyoze (dans la phrase "nyoze gamon", "Ainsi ai-je entendu") qu'il écrivit au début de tous les sûtras. Le Grand Maître Nan-yue employa les mots Nam MyôHô Rengué Kyo, et le Grand Maître T'ien-t'ai les mots Keishu Nam MyôHô Rengue Kyo.
Le vénérable Ananda était le fils du roi Dronodana et un disciple du Bouddha Shakyamuni, maître de la doctrine. Soixante jours après la disparition de Shakyamuni, Mahakashyapa et les autres disciples, mille personnes au total, ainsi que Monju et les quatre-vingt mille autres bodhisattvas se rassemblèrent dans une grande salle de pratique et pleurèrent la disparition du Bouddha. Ils se concertèrent et dirent : "Même nous, qui avons été au côté du Bouddha pendant tant d'années, au bout seulement de soixante jours, nous ressentons une grande tristesse d'être séparés de lui. Qu'arrivera-t-il alors à ceux qui vivront dans cent ans, dans mille ans ou à l'époque des derniers jours de la Loi ? Quel moyen auront-ils de chérir sa mémoire ?
"Les six maîtres des doctrines non bouddhiques conservent les Quatre Védas et les Dix-Huit Principaux Ecrits enseignés et légués par les Deux Divinités (Shiva et Vishnou) et les Trois Ascètes il y a huit cents ans, afin que les propos de leurs maîtres soient transmis aux époques ultérieures. Ne devrions-nous pas, nous aussi, consigner par écrit les divers principes que, pendant cinquante ans, nous avons entendu le Bouddha enseigner aux Auditeurs et aux grands bodhisattvas, afin que ces enseignements deviennent les yeux des êtres humains à l'avenir ?"
D'un commun accord, ils invitèrent le vénérable Ananda à prendre place sur le siège le plus élevé. Ils levèrent les yeux vers lui avec autant de respect qu'ils en avaient manifesté au Bouddha, et prirent place eux-mêmes sur des sièges un peu plus bas. Puis le bodhisattva Monjurishi récita Nam MyôHô Rengué Kyo, et le vénéable Ananda répondit : Nyoze gamon, "Ainsi ai-je entendu". Alors les 999 autres grands arhat trempèrent tous leur pinceau dans l'encre et écrivirent les mots prononcés.
La totalité des bienfaits représentés par les huit volumes et les vingt-huit chapitres du Sûtra du Lotus sont contenus dans ces cinq caractères. C'est précisément pour cela que le bodhisattva Monjurishi les récita. Et le vénérable Ananda lui répondit en disant : "Oui, en vérité !" Les douze mille auditeurs, les quatre-vingt mille grands bodhisattvas et les divers autres auditeurs des deux mondes et des huit groupes exprimèrent leur assentiment parce que cela correspondait à ce qu'ils avaient entendu auparavant.
Le très sage Grand Maître T'ien-t'ai commenta les cinq caractères de MyôHô Rengué Kyô dans les mille pages de son Hokke Gengi en dix volumes. Le point central de cet ouvrage est le suivant: les quatre-vingt, soixante, ou quarante volumes du sûtra Kegon ; les quelques centaines de volumes des sûtras Agon ; les nombreux volumes du sûtra dajuku hôdô ; les quarante ou six cents volumes du sûtra Daibon hannya ; les quarante ou trente-six volumes du Sûtra du Nirvana, ainsi que les innombrables sûtras en Inde, dans les palais des rois-dragons, dans les cieux et dans les mondes des Dix Directions, aussi nombreux que tous les grains de poussière de la terre - tous ces sûtras sont les serviteurs et les seconds du seul caractère Kyô (sûtra) de MyôHô Rengué Kyô.
De plus, le Grand Maître Miao-lo écrivit des commentaires en dix volumes intitulés Hokke gengi shakusen. Dans cet ouvrage, il déclara que tous les sûtras introduits en Chine après l'époque de T'ien-t'ai, y compris les sûtras portant l'appellation de "nouvelles traductions", étaient tous des serviteurs et des seconds du sûtra du Lotus. Au Japon, pareillement, le Grand Maître Dengyô établit que le sûtra Dainichi et les autres sûtra de l'école Shingon, qui font partie des "nouvelles traductions", étaient tous des serviteurs et des seconds du Sûtra du Lotus. Toutefois, Kôbô, Jikaku, Chishô et d'autres, avancèrent des opinions aussi différentes de ce principe que le feu de l'eau. J'y reviendrai un peu plus loin.
J'expliquerai cela par une comparaison : les cinq ou sept régions autour de la capitale ; les soixante-six provinces ; les deux îles et tous les districts, manoirs, villages, champs et parcelles de terre ; les personnes ; les vaches et les chevaux ; l'or et l'argent, ainsi que tout ce qui se trouve au Japon, tout cela sans exception est contenu dans les trois caractères Ni Honqui Koku qui servent à désigner "le pays du Japon".
Le caractère chinois Ô, utilisé pour écrire "roi" s'écrit avec trois traits horizontaux et un trait vertical. Les trois traits horizontaux représentent le ciel, la terre et l'humanité, tandis que l'unique trait vertical représente le souverain (qui règne sur les trois). Comme le mont Sumeru s'élève, solidement posé sur la grande terre, on appelle souverain celui qui règne sur le ciel,n la terre et les hommes, sans vaciller si peu que ce soit.
Il y a toujours eu deux sortes de souverains, la première étant celle des petits souverains. Dans cette catégorie, on peut ranger les souverains de moindre importance des domaines terrestres et célestes. La seconde sorte est celle des grands souverains. Le roi céleste Daibonten en fait partie. Dans le cas du Japon, celui qui règne sur le pays tout entier pourrait être considéré comme un grand souverain, et les gouverneurs des diverses provinces, comme des petits souverains.
De même, les sûtras des époques Kegon, Agon, Hôdô et Hannya ; le sûtra Dainichi, le Sûtra du Nirvana et les divers autres sûtras enseignés avant le Sûtra du Lotus, en même temps que lui ou après, sont des petits souverains comparables aux gouverneurs des diverses provinces du Japon.
Le Sûtra du Lotus, en revanche, est comparable à un grand souverains, un Fils du Ciel. Par conséquent, les adeptes du Kegon, Shingon et des diverses autres écoles sont comme les sujets et les vassaux du dirigeant du pays. Mais quand les simples sujets tentent de s'approprier les vertus du Fils du Ciel, ils agissent comme des inférieurs essayant de détrôner leur supérieur. C'est comparable à des gens du peuple tournant le dos à leur supérieur pour obéir à des personnes de moindre valeur, ou à des subalternes qui ayant vaincu leurs supérieurs, entraînent à la rébellion et créent des émeutes.
En pareil cas, tous les efforts pour ramener l'ordre dans le monde n'auront d'autre résultat que la confusion dans l'Etat et la perte des personnes impliqués. Ce sera comme vouloir déplacer un arbre sans troubler la paix de ses branches et de ses feuilles, ou souhaiter qu'un navire poursuive paisiblement sa route sur les vagues d'un océan en furie.
Les moines des écoles Kegon, Shingon et Nembutsu, comme ceux des écoles Ritsu et Zen, se vantent de respecter rigoureusement les préceptes, d'avoir une conduite honnête et de posséder une grande sagesse. Mais, en réalité, ils sont dans la situation de personnes nées dans des familles fomentant la rébellion d'inférieurs contre leur supérieur. En ce sens, ils sont les grands ennemis du Sûtra du Lotus. Comment pourraient-ils éviter de tomber dans la grande citadelle de l'enfer Avichi ? Parmi les adeptes des quatre-vingt quinze sortes d'écoles non bouddhiques, beaucoup étaient certainement honnêtes et sages. Mais parce qu'il croyaient en des enseignements erronés, légués par les Deux Divinités et les Trois Ascètes, ils furent condamnés à renaître dans les voies mauvaises de l'existence.
De nos jours, ceux qui récite Namu Amida Butsu se moquent de ceux qui récitent Nam MyôHô Rengué Kyô ou tentent le de les égarer. C'est comme si le millet dénigrait le riz, ou comme si un fermier exprimait la haine de ses propres champs. Cela fait penser à des bandits qui, en l'absence d'un général en chef, croient que leurs raids nocturnes ou leurs actes de pillage resteront impunis; ou à des taupes, qui, tant que le soleil n'est pas levé, se promènent sur le sol en se croyant en sécurité. Mais qu'apparaisse le commandant suprême ou le soleil, Nam MyôHô Rengué Kyô, ils disparaissent aussi rapidement que l'eau éteint des flammes furieuses, ou que des singes apeurés s'enfuient devant des chiens. De nos jours, quand ceux qui psalmodient Namu Amida Butsu entendent le son des voix récitant Nam MyôHô Rengué Kyô, leur visage perd ses couleurs et leurs yeux brûlent de colère, ils perdent la raison et ils tremblent de tout leur corps.
Le Grand Maître Dengyô écrivit : "Quand le soleil se lève, les étoiles se cachent, et quand le talent se manifeste, l'absence de talent devient évidente." Le bodhisattva Nagarjuna déclara : "Les propos erronés sont facile à réfuter, et les opinions fausses, difficiles à soutenir." Le bodhisattva Gunamati déclara : "Son visage avait la couleur de la mort et du deuil, et dans sa voix s'entendaient le chagrin et le ressentiment." Et Fa-souei : "Les tigres féroces des attaques d'autrefois sont maintenant devenus les daims craintifs de l'acceptation." Il faut tenir compte de ces opinions et comprendre leur intention (celle d'affirmer la supériorité du Sûtra du Lotus).
Proclamons ouvertement et clairement les mérites de MyôHô Rengue Kyô ! Comme le poison se change en élixir, les cinq caractères de Nam MyôHô Rengué Kyô transforment le mal en bien. La source des Joyaux est appelée ainsi parce qu'en elle, les cailloux se transforment en pierres précieuses. De même ces cinq caractères peuvent changer un simple mortel en bouddha. Ainsi, puisque votre défunt père a récité Nam MyôHô Rengué Kyô de son vivant, il a atteint la boddheité sans changer d'apparence, comme une pierre ordinaire se change en joyau.
La façon dont vous avez agi est la plus noble forme de piété filiale. Car il est dit dans un passage du Sûtra du Lotus : "Ces deux fils qui sont les miens ont accompli l'oeuvre du Bouddha." Et aussi: "Ces deux fils ont été mes bons amis bouddhiques." (Chap 15)
Il y eut, il y a bien longtemps, un grand roi appelé Rinda. Lorsque ce souverain entendait le hennissement de chevaux blancs, il conservait un teint frais, il était plein de force et de vitalité et se sentait rassasié sans même avoir besoin de manger. Même ses ennemis des pays voisins dénouaient leur armure et respectaient ses frontières.
Mais les chevaux blancs ne hennissaient qu'à la vue de cygnes blancs. Et, peut-être parce que les façons de gouverner du souverain étaient mauvaises, ou peut-être en raison d'un mauvais karma hérité du passé, un jour, tous les cygnes blancs disparurent. Alors, les chevaux blancs cessèrent de hennir. Parce qu'il n'entendait plus le hennissement des chevaux blancs, le teint du roi perdit ses belles couleurs, sa force diminua, son corps devint maigre et fragile, et les mesures prises par son gouvernement devinrent superficielles et inefficaces.
Le désordre régna bientôt dans le pays. Le roi se demandait ce qu'il pourrait faire si l'armée d'un pays étranger décidait d'attaquer le sien. Il émit donc un décret disant : "Nombreux sont ceux qui, dans notre pays, pratiquent des enseignements non bouddhiques et nous les protégeons et les soutenons. Et il en va de même pour les enseignements bouddhiques. Mais les non-bouddhistes et les bouddhistes ne parviennent pas à s'entendre. Je décide aujourd'hui de rendre officielle la pratique de celui des deux groupes qui saura faire hennir les chevaux blancs. Et l'autre groupe sera banni du pays."
Alors, tous les maîtres des écoles non bouddhiques se réunirent. Ils s'efforcèrent de faire revenir les cygnes blancs afin que les chevaux blancs se remettent à hennir, mais aucun cygne ne réapparut. Par le passé, ces grands maîtres avaient fait apparaître des nuages et des brouillards, souffler le vent et se soulever les vagues ; ils avaient fait jaillir de leur corps de l'eau ou du feu, métamorphosé des hommes en chevaux et des chevaux en hommes, et réalisé tous leurs désirs quels qu'ils soient. Mais, pour une raison quelconque, en cette occasion, ils ne parvinrent pas à faire réapparaître les cygnes.
A la même époque vivait un disciple du Bouddha appelé Bodhisattva Ashvagosha (dont le nom signifiait Hennissement du cheval). Il adressa des prières à tous les bouddhas des Dix Directions, et immédiatement, quelques cygnes revinrent et plusieurs chevaux se remirent à hennir. Dès que ce son parvint aux oreilles du roi, son teint s'améliora quelque peu, sa force revint et sa peau reprit meilleure apparence. Un cygne blanc, puis deux, puis mille réapparurent, et mille chevaux blancs se mirent à hennir tous ensemble, comme des coqs annonçant l'aube. Le roi entendit cela et son teint devint aussi resplendissant que le soleil, sa peau aussi fraîche que la lune, sa force aussi grande que celle du roi Naraen et son gouvernement aussi sage que celui du dieu Bonten.
Et dès lors, parce que les décrets du souverain sont irréversibles et qu'il est aussi impossible d'empêcher leur application que de retenir sa propre sueur, tous les lieux de culte des écoles non bouddhiques furent changés en temples bouddhiques.
Le Japon d'aujourd'hui fait penser à cette histoire du roi Rinda. Au début, le pays connut le règne des empereurs célestes. Mais, à l'approche des Derniers Jours de la Loi, les conceptions des gens se déformèrent et l'Avidité, la Colère et l'Ignorance se renforcèrent. La sagesse des divinités étant devenue superficielle, leur autorité et leur pouvoir diminuèrent et elles ne réussirent même plus à protéger ceux qui leur adressaient des prières. C'est alors que ce grand enseignement, le bouddhisme, fut introduit dans le pays et s'y répandit peu à peu. Le coeur des gens redevint honnête et droit, et le pouvoir et l'autorité des divinités furent renforcés. Mais de nombreuses conceptions erronés vinrent se mêler aux croyances bouddhiques et, pour cette raison, la situation du pays devint périlleuse.
Le Grand Maître Dengyô entreprit donc de voyager jusqu'en Chine et se livra, là-bas, à une comparaison rigoureuse de tous les enseignements sacrés du Japon, de Chine et d'Inde. Il rejeta ceux qui étaient inférieurs et choisit ceux qui étaient valables, les examinant un à un, sans préjugé ni parti-pris. Pour finir, il choisit le Sûtra du Lotus et deux autres sûtras (Konkomyô et Ninnô) les désignant comme les trois sûtra qui assureraient la protection du pays.
D'autres sages, toutefois, comme le Grand Maître Kôbô, le Grand Maître Jikaku et le Grand Maître Chishô, en prétendant fonder leurs arguments sur des enseignements venus de Chine ou d'Inde, entreprirent de reléguer le Sûtra du Lotus au deuxième ou troisième rang parmi les sûtras, le qualifiant de "théorie puérile", ou prétendant qu'il n'était pas encore sorti di "domaine de l'obscurité". A la place du Sûtra du Lotus, ils donnèrent la position suprême aux trois sûtras du Shingon (Dainichi, Kongôshô et Sochitsuji).
Ainsi, l'époque devint-elle peu à peu celle de la rebellion des inférieurs contre les supérieurs, et ces théories erronées se répandirent dans le pays entier. Cela entraîna de nombreuses personnes dans les mauvaises voies de l'existence.Les divinités perdirent peu à peu toute autorité, trouvant de nouveau difficile de protéger même ceux qui leur adressaient des prières. Ainsi, on constate que les cinq souverains du pays, du 81ème au85ème, ou bien se sont noyés dans l'océan de l'ouest, ou bien ont été abandonnés sur des îles au beau milieu des quatre mers. De leur vivant, ils furent considérés comme des démons et, après leur mort, ils tombèrent dans l'enfer des souffrances incessantes.
Tant que personne ne comprenait la cause de cette situation, il était impossible d'y remédier. Mais maintenant, moi, Nichiren, étant conscient de tout cela, j'en ai une vision d'ensemble. Pour m'acquitter de ma dette de reconnaissance envers mon pays, je m'efforce de l'expliquer. Mais cela ne fait que susciter de la haine envers moi.
J'en resterai là. Je voudrais seulement dire que votre père aimé est comparable au roi Rinda, et vous, au bodhisattva Ashvagosha. Les cygnes blancs représentent le Sûtra du Lotus, les chevaux blancs symbolisent Nichiren, et le hennissement des chevaux blancs est le son de Nam MyôHô Rengué Kyô. Ainsi, de même que, lorsqu'il entendait le hennissement des chevaux blancs, le corps du roi Rinda gagnait en force et son teint en éclat, au son de votre voix récitant Nam MyôHô Rengué Kyô, votre père regretté se réjouit dans l'état de bouddha.
Le 14ème jour du 8ème mois de la 3ème année de Kôan (1280),
Réponse à la dame d'Utsubusa.
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